A TOI MON FRERE QUI ATTEND…
Mes frères,
Voici une réponse faite à un frère qui attend... qui attend de voir ce qu’on pourra bien lui proposer ensuite... qui attend...
Pour César, cette réponse de notre frère Daniel, traduit parfaitement ce que nous ressentons au bar de la marine, et que nous aurions aimé répondre nous-mêmes aux Frères qui attendent.
Fraternellement
César.
A TOI MON FRERE QUI ATTEND… QUI ATTEND…
On voit aujourd’hui arriver des FF sur la scène du drame qui nous occupe et qui visiblement ne se sont pas tenus informés pendant presque 2 ans et qui découvrent naïvement que le champ de bataille est horrible à voir et que ce n’est pas digne de Maçons.
Pour tout frère sincère qui a suivi le déroulement des évènements depuis le début (c'est-à-dire bien avant 2009) et qui a pu constater bon nombre de dérives qui ne sont pas dignes de notre obédience, il est impossible de considérer les prises de position sur le même registre.
Certes, certains frères excédés prennent des positions belliqueuses voire carrément guerrières et, semble-t-il outrancières.
Mais c’est sans compter avec la somme considérable d’énergie dépensée depuis 2 ans et plus pour faire évoluer les choses dans le bon sens et mettre une fin salutaire aux dérives multiples qui ont été constatées (à commencer par répondre aux simples questions légitimes sur la gestion des comptes, à justifier un achat somptuaire comme l’appartement de Wagram, à publier un état des comptes et le détails des dépenses à la demande légitime des membres de l’association pour ne citer que quelques points élémentaires qui ont mis le feu aux poudres).
Les frères qui faisaient ces demandes les ont faites au départ de façons courtoises et fraternelles dans le cadre légitime de nos institutions.
Pour toute réponse, ils ont reçu injures, menaces et, pour finir, conseil de discipline et radiation.
De très nombreux frères se sont émus de cette situation anormale et se sont mis à échanger leurs informations et à les publier pour l’information du plus grand nombre.
Beaucoup d’entre nous, à cette occasion, ont compris qu’il se passait quelque chose d’anormal et ont cherché à comprendre.
Un président « normal » dans une situation « normale » aurait démissionné car, n’ayant plus la confiance des FF, quand bien même les contestataires n’auraient été que de 20% (d’ailleurs, les A.G. de mars puis celle d’octobre 2010 ont démontré que c’était le cas à au moins 50% malgré de multiples pressions des ON et OP de l’époque)
Depuis deux ans, tous ceux qui ont suivi de près l’actualité de la crise, ont pu constater qu’à toutes les étapes de l’avancement de celle-ci, ce ne furent que mensonges, coup tordus, combines juridiques et habiles manœuvres dilatoires afin de repousser l’échéance de la révocation du président/G.M.
A n’en pas douter, la gouvernance de notre obédience fonctionne de façon perverse affirmant, sous un vocable fraternel, le contraire de ce qu’elle pratique, pense et dit en coulisse. Elle manipule les Frères avec une propagande outrancière et mensongère averrée à maintes reprises.
De nombreux Frères fonctionnent, eux, dans un angélisme béat que l’on peut très bien comprendre car nous sommes tous (ou presque) en maçonnerie pour tout autre chose que pour se chamailler, se faire des procès, voire faire de la simple gestion de patrimoine immobilier ou autre.
La loge est un cocon, un nid douillet dans lequel nous pouvons pratiquer notre fraternité de façon idéale et sans écueil et de nombreux Frères viennent tous les mois (au moins) s’y ressourcer et vivre autre chose que ce qu’ils vivent au quotidien dans leur vie professionnelle ou plus simplement dans la vie profane.
Je comprends que l’écart est très important entre ce climat de la loge (serein, fraternel et spirituel) et le climat qui oppose les Frères à la gouvernance de l’obédience où il n’est question que de manœuvres, coups tordus, cotisations, intérêts divers, ambition et orgueil depuis de nombreuses années (même si la plupart des Frères n’avaient aucune conscience de cela).
Il est de ce fait très facile de manipuler les consciences et de jouer avec les valeurs des Frères, de leur rappeler leurs serments, de faire des amalgames entre ordre et obédience et entre gestion et spiritualité.
En bref, jouer sur la corde sensible des Frères pour mieux les tromper et les induire en erreur.
Dénoncer les opposants comme fauteurs de troubles et leur attribuer tous les travers que l’on pratique au quotidien.
Malheureusement, nous ne nous situons pas du tout sur le même registre quand il s’agit de la fraternité et de la spiritualité, c'est-à-dire nos valeurs essentielles, sacrées, non négociables que lorsqu’il s’agit de gestion, de droit, de règlement (dévoyés) et de défense des intérêts de l’obédience face à un groupe qui, non seulement ne joue pas le jeu de la clarté (rappelez-vous la promesse de F.S. de faire une « maison de verre » !), mais fait tout pour nous diviser et nous tromper, bref, détruire notre fraternité plutôt que d’avoir à ouvrir les livres de comptes et le coffre-fort à l’examen de tous et notamment des spécialistes.
Que peuvent faire les Frères devant autant de duplicité ?
Devaient-ils attendre que cela s’arrange tout seul ?
Devaient-ils combattre l’erreur et exiger le retour à la norme (ce qui a été tenté au début) ?
Devaient-ils démissionner pour retrouver les mêmes ailleurs ? Ce n’est pas s'enfuyant que l’on résout les problèmes.
Alors, que pouvaient faire les Frères qui savaient et ne pouvaient plus se taire tant les outrances avaient atteint l’insupportable ?
Malheureusement, ce n’est pas avec l’amour fraternel non plus que l’on met fin à la perversité.
Fraternité n’a jamais voulu dire angélisme et naïveté, au contraire, dans les degrés supérieurs de tous les rites, la notion de chevalerie implique le combat contre toutes les formes du vice par l’action juste.
Parfois, seul le glaive permet de trancher les situations particulièrement ténébreuses.
Il est un devoir pour tout maçon de « creuser des cachots pour le vice et tresser des couronnes pour la vertu ».
Les règles de la chevalerie impliquent que le combat se fasse de façon juste, ferme et sans concession.
Il appartient à chacun de savoir comment il peut appliquer cela, d’abord à lui-même, puis ensuite autour de lui pour faire triompher la justice.
Il appartient au maçon de faire face devant l’adversité, se voiler la face n’apporte rien, subir non plus. Quant à attendre (« Je vais poursuivre en essayant de travailler. Je verrais bien ce que l'on me propose ensuite ») … ! Merci aux Frères qui se démènent pour proposer autre chose à ceux qui attendent et qui critiquent ceux qui bougent.
Non, mon Frère (et tous ceux qui attendent), il ne faut pas démissionner, la maçonnerie est un engagement de tous les instants et nous devons « continuer au dehors ce que nous avons commencé en loge ».
Il nous faut agir, nous positionner et ne pas laisser l’ombre l’emporter sur la lumière.
Non, mon Frère, tu ne t’es pas trompé d’adresse, continue à préserver ton atelier du vacarme assourdissant des métaux qui règne dans l’obédience.
L’imaginaire doit être confronté à l’examen de notre raison, c’est pour cela que la lune et le soleil trônent à l’orient.
On peut être conscient et réaliste et pourtant pas moins spirituel et avide d’un monde qui saurait vivre dans l’amour.
Nombreux d’entre nous travaillent, comme toi, sincèrement dans ce sens et le chemin pour y parvenir est souvent très escarpé et dangereux, c’est pourquoi le franc-maçon doit s’armer de courage pour poursuivre sa quête inlassablement, sans faux-fuyant.
Reste, mon Frère, nous avons tous besoin de Frères comme toi.
Cependant, pour l’heure, nous avons aussi besoin de Frères déterminés pour sauvegarder notre outil de maçon qu’est la loge.
Dans certains rites, un coq figure dans le cabinet de réflexion, il nous incite à la veille et à la vigilance comme un devoir sacré si nous ne voulons pas perdre notre âme.
Merci mon frère d’avoir témoigné de ton ressenti.
J’ai moi aussi besoin d’utopie, de rêves et j’aimerais que tu puisses continuer à être un provocateur de questionnement amoureux comme j’aimerais pouvoir le faire avec toi.
Mais il est parfois des priorités qui, si on les néglige, pourraient nous empêcher de vivre l’essentiel de ce que nous avons à vivre.
J’ai décidé de lutter pour que l’on puisse continuer à partager ensemble dans l’amour fraternel.
Je t’embrasse bien fraternellement
Daniel